Thursday, April 29, 2010

Bloqueos à Uyuni

Juste une petite note sur les bloqueos qui afectent (ou afectaient, je ne sais plus où ils en sont) le Salar d'Uyuni. Il parait que c'est le sport national dans le coin de se mettre en grève et bloquer les routes quand les paysans ou mineurs sont mécontents.
Et en France, si je parle de grève ça doit vous être assez familier !

La Bolivie est un pays qui, pour la première fois, est gouverné par un président d'origine aborigène, Evo Morales. Maintenant les paysans et personnes issues des milieux les plus pauvres et défavorisés du pays, ainsi que les tribus habitant la jungle se sentent mieux représentés. Mais c'est pas pour autant que tous les problèmes ont été réglés. Certes, la violence a diminué, les conditions sociales de leurs habitants et en particulier des femmes s'est améliorée, mais c'est pas pour autant que les grèves et contestations se sont arrêtées. Et en général, leur façon de se montrer est en bloquant les routes (pas très nombreuses dans le pays!) qui relient les plus grandes villes, ou les sites les plus touristiques, selon ce qu'ils aient plus près. Si vous devez prévoir des enchaînements de déplacements en bus en Bolivie, pensez qu'à n'importe quel moment il peuvent y avoir des bloqueos et les bus restent bloqués pendant des heures sur la route (s'ils décident de partir !). Par contre, le mot remboursement n'est apparemment pas dans leur vocabulaire et semble leur provoquer des frissons ;-)

Revenons donc au Salar d'Uyuni. Le premier jour à mon arrivée, les agences semblaient avoir des avis différents sur la question. Certaines, surement avec l'objectif de gagner un maximum d'argent même si ils offraient un service moindre, affirmaient qu'elles pouvaient faire le tour de 3 jours en direction du Chili sans soucis, que leur chauffeur connaissait des routes alternatives, etc. D'autres, la plupart, étaient réunies dans la place centrale pour voir comment mettre fin à ce problème et n'offraient que des tours de 2j dans le Salar et retour à Uyuni le lendemain, sans toucher aux zones affectées. Quand on débarque pour la première fois, c'est difficile de savoir à qui faire confiance, que faire ? Comme j'ai expliqué précédemment j'ai sagement (oui, je suis raisonnable!) décidé de ne prendre que le tour de 2j malgré des recommandations intenses d'autres voyageurs que j'ai rencontrés d'arriver jusqu'à San Pedro de Atacama. Oh well, on fera sans.

Mais pourquoi les grêves ? En discutant avec un homme qui tenait un magasin dans Uyuni, il m'a expliqué que les mineurs demandaient l'électrification des villages proches au Salar ainsi que l'asfalte des routes. En fait, c'est majoritairement des compagnies étrangères qui exploitent les nombreuses ressources minières de la zone et les exportent vers le Chili. Le gouvernement reçoit donc de l'argent de ces entreprises qui payent le droit d'exploiter ces ressources mais n'en reverse pas assez sous forme d'infrastructures dans la zone du Salar.

Même si je suis restée peu de temps en Bolivie, j'ai pu apprécier (et souffrir !) le pauvre état des routes du sud du pays, par rapport à celles qui relient La Paz aux villes les plus proches (Lac Titicaca et la frontière avec le Pérou, Oruro, Santa Cruz...)., qui étaient, elles, tout a fait praticables et en bon état.

Bref, des problématiques de répartition de l'argent d'état auxquelles on a droit aussi en Europe, et que dit soit au passage, 'en Cataogne on connaît particulièrement bien !

Autant dire que d'après les retours que j'ai eu de voyageurs ayant restés bloqués dans les blocages, j'ai bien fait de rester juste sur le Salar d'Uyuni et ne pas essayer de descendre jusqu'à San Pedro de Atacama au Chili. Certains voyageurs sont restés bloqués pendant plusieurs heures (entre 30min et 7h) à l'intérieur de leur 4x4 bolivien (pour dire que ce n'était pas une Porsche Cayenne quoi), avec des mineurs et des paysans qui s'amusaient, dans le meilleur des cas à mettre des rochers derrière leurs pneus pour les empêcher de bouger, et dans les pire des cas à leur balancer ces rochers contre le véhicule. Un mauvais moment à passer.... mais que j'ai préféré éviter dans tous les cas !

Bon, pour remonter le morale, je vous informe que les photos de la Bolivie sont dispos (voir colonne de droite ou la présentation ci-dessous).






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